Abstract in English- After two weeks of enchanted parenthesis, the challenge of the Closing Ceremony is to bring us all back to earth. The athletes' performances, the excellence that was celebrated for two weeks, the magnificent images published or broadcast, have all comforted us and made us dream. This tremendous positive energy was a milestone for the champions, the organizers and all the supporters. The ball is in our court to turn this energy into constructive action in our lives, keeping in mind that the only failure is failure to try.
Version Pdf- numéro 24 - issue 24- Glorious uncertainty of sport
La finale qui a opposé le samedi 10 août, l’équipe américaine de basket, imbattable et invaincue, à l’équipe française, qui n’a jamais démérité et s’est même approchée, dans les dernières minutes du match, à 3 points des champions américains, les bien nommés Avengers, est la meilleure illustration de la popularité du sport et de la formidable énergie qu’il peut donner. Rien n’est joué par avance, tout peut arriver.
Après deux semaines de « parenthèse enchantée », expression unanimement adoptée pour ces Jeux de Paris, les champions médaillés auront sans doute une sensation de plénitude absolue. Les organisateurs l’auront après la cérémonie de clôture qui ne devra pas décevoir après une ouverture en fanfare. Les supporters auront eu l’impression d’avoir vécu une expérience inédite où le temps a été suspendu pendant deux semaines, celui des Jeux de Paris. Les expériences et les souvenirs seront très différents en fonction des attentes de chacun.
Pour les champions, le bonheur des médaillés contrastera avec la déception de ceux repartis bredouilles, ou déçus de ne pas avoir décroché la médaille qu’ils avaient en tête (argent ou bronze alors qu’ils cherchaient l’or). Ce serait une erreur d’opposer le triomphalisme des uns (les vainqueurs) à la mortification des autres (les vaincus). Tous ont participé à un événement d’exception qui n’a pas duré 15 jours mais 10 ou 15 ans – le temps de la préparation, de la sélection, et de l’entraînement pour décrocher (ou pas) la médaille.
Une expérience, qu’elle ait ou non correspondu à ses attentes, est enrichissante quand on peut en tirer le meilleur parti - la sublimation. Il est plus facile d’envisager l’avenir sereinement quand on a réussi. Pourtant la déception est formatrice- on est obligé de changer ses plans et de revoir ses objectifs. Ce n’est plus une contre-performance, c’était une étape, une transition vers autre chose. Les reconversions sont plus faciles - on est obligé de revenir sur terre, et d’être plus pragmatique.
Les champions parlent souvent de période de sevrage, le même terme utilisé par des patients souffrant d’addiction, pour expliquer leur retour à la vie normale. Leur vie ne sera plus organisée en fonction du calendrier sportif. Leur cerveau doit être reconditionné. Un entrainement physique intensif secrète de l’endorphine qui crée une sensation de bien-être. Les médaillés ne seront plus sollicités par les médias ou les sponsors, des sollicitations qui flattent l’égo et sont des dangers de déstabilisation. Ils doivent garder la tête froide.
Les sportifs amateurs devront être vigilants face à une addiction négative au sport (bigorexie). Elle est associée à un culte de la performance caractéristique des sociétés post-modernes où la compétition et la concurrence sont la règle. Il faut montrer que l’on est le plus beau, le plus fort, le plus rapide. La société 3.0 si narcissique avec des réseaux sociaux rivalisant de selfies et de vidéos personnelles a aggravé le syndrome d’Adonis (narcissisme effréné)..
Le pari des organisateurs de la Cérémonie de clôture sera de nous faire tous revenir sur terre. Les performances des athlètes, l’excellence qui a été célébrée pendant deux semaines, les magnifiques images publiées ou retransmises, nous ont tous réconfortés et fait rêver. Cette formidable énergie positive a été une étape, pour les champions, pour les organisateurs et pour tous les supporters. La balle est dans notre camp pour transformer cette énergie en action constructive dans nos vies, en gardant en tête que le seul échec est de ne pas essayer.
Référence
(1) Commission européenne (2007) « Livre Blanc sur le sport » - https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52007DC0391&from=DA
(2) COJO- https://olympics.com/fr/paris-2024/comite/nos-responsabilites/financement-des-jeux
(3) France télévision, retransmission du match de basket opposant l’équipe des Etats Unis à la France, samedi 10 août 2024
(4) Bénédicte Halba (1997) « Economie du sport », Paris : Economica
(5) Bénédicte Halba (1999) « Dopage et sport », Toulouse : Milan
(6) Bénédicte Halba (2006-2007) , projet MITEC - projet codirigé par iriv et ANPE sur la mobilité professionnelle des bénévoles, des expatriés et des sportifs de haut niveau - https://www.iriv-vaeb.net/projet.php?id=16
(7) Dan Véléa, « L'addiction à l'exercice physique », Psychotropes, 2002/3-4 (Vol. 8), p. 39-46. DOI : 10.3917/psyt.083.0039. URL : https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2002-3-page-39.htm
© dr Bénédicte Halba, docteure en Economie du sport (Université de Paris I Panthéon Sorbonne- Janvier1996), Paris, 11 août 2024
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